mercredi 14 octobre 2009

Echange de couleurs (8)

« La sieste. Il fait chaud. Se lever ou se donner le temps, sans dormir à nouveau ? Faire de ce moment calme, quelques bruits de vie au loin, étouffés, un havre de douceur. Laisser les pensées se dire. Les susciter. »

Elle se questionnait… Elle s’amusait souvent à se parler à elle-même comme si elle conversait avec d’autres… Parfois, elle le faisait en silence, dialoguant mentalement… Parfois, elle aimait aussi le faire à voix haute, elle y mettait le ton, l’interrogation était bien présente, ses réponses n’en étaient que plus nécessaires.

Ce jour là, elle s’était accordée du temps à elle. Elle avait pris un bain en plein après-midi… Elle avait pris aussi plaisir à se dévêtir de sa robe légère en écoutant le bruit de l’eau qui remplissait la baignoire. Elle avait versé des sels de bain parfumés, elle aimait l’odeur qu’ils répandaient peu à peu au fil de leur dissolution… Relevant légèrement ses cheveux pour s’en servir de petit oreiller, elle avait touché du pied ce liquide qui allait l’enrober, ni trop chaud, ni trop froid… puis s’y était glissée voluptueusement, tentant de percevoir le contact avec sa peau, cette immersion douce et câline qu’elle s’accordait. Elle avait fermé les yeux et s’était amusée à bouger légèrement, à percevoir les vaguelettes qui se formaient et venaient affleurer ici ou là sur son corps. Les ondes, imperceptibles d’ordinaire, lui devenaient présentes, caressantes. Elle resta un long moment, puis sortit doucement et se drapa d’une grande serviette moelleuse. Elle se dirigea vers son lit et s’y blottit… Elle avait dû s’endormir, sans vraiment le vouloir. Elle ouvrit les yeux, sans savoir depuis combien de temps elle s’était assoupie.

Et donc elle se questionnait… « Se lever ou se donner le temps, sans dormir à nouveau ? ». Elle sourit de ce jeu de mots qu’elle avait perçu possible et qui l’étonna. Comme elle l’avait fait dans le bain, elle prit plaisir à fermer à nouveau les yeux, à aiguiser ses ressentis, la fraîcheur du drap qui finissait assez vite par s’estomper, les plis du tissu qui s’insinuaient discrètement contre sa peau, elle se prit à imaginer des mains douces, furtives, omniprésentes qui découvraient son corps, elle pensa à lui, joua à l’imaginer présent, elle porta son poignet gauche près de son visage, respira doucement, son parfum était toujours perceptible…

4 commentaires:

anne des ocreries a dit…

Oh là lààà ! Que de sensualité dans ce doux texte de femme.....Ma Kat, à le lire j'en ai ronronné d'aise et de bien-être, merci infiniment !
bises..

Emilie a dit…

Tu ne finiras jamais de me surprendre chère Kat et c'est toujours un bonheur
T'embrasse

Françoise a dit…

Un moment de douceur, de tendresse, de plaisir, accordé à soi-même. Il faut savoir penser à soi, et se dorloter... oui, c'est important.
Encore un très beau texte, Kat.
Bel après-midi à toi.
Je t'embrasse.

Kat Imini a dit…

Anne : C'est bien si ce texte t'a fait ronronner, c'est agréable, tout le plaisir est pour moi, enfin je ne crois pas, sourire, bises à toi.

Emilie : J'aime surprendre et si en plus c'est du bonheur, alors ! C'est un vrai plaisir de te relire ici chère Emilie, T'embrasse aussi, passes le bonjour pour moi à Bérengère...

Françoise : Prendre du temps pour soi n'a rien d'égoïste, au contraire, comme une source à abreuver jusqu'à plus soif... Ensuite, la fluidité persiste. Belle soirée et douce nuit à toi, je t'embrasse aussi.